"La Vie Hospitalière"

samedi 25 février 2012

La présidente de la commission des affaires sociales du Sénat demande à l’ARS d’Ile-de-France un moratoire sur les restructurations d’hôpitaux et d’activités de santé en Seine-et-Marne

Madame Annie David, Présidente de la Commission des affaires sociales du Sénat et Monsieur Yves Daudigny, rapporteur général du budget de la sécurité sociale et Président de la Mission d’évaluation et de contrôle de la sécurité sociale,  du Sénat, ont reçu le 24 janvier dernier une délégation composée de représentants des collectifs de santé, d’organisations syndicales, de professionnels du secteur hospitalier de Seine-et-Marne, conduite par le sénateur Michel Billout afin de les informer sur les conséquences de l’action de l’Agenge Régionale de Santé d'Ile-de-france pour le département de la Seine-et-Marne.

La Présidente de la commission et le rapporteur général ont souhaité apporter leur soutien à une demande de moratoire des restructurations d’hôpitaux et d’activités de santé en Seine-et-Marne dans un courrier en date du 15 février, adressé à Monsieur Claude Evin Directeur de l’ARS d'Ile-de-france:


"...Le 24 janvier nous avons reçu une délégation composée de professionnels, de santé, de syndicalistes et de responsables de collectifs de défense de l'hôpital public de Seine-et-Marne.
Comme vous le savez, ce département représente à lui seul 49 % de la superficie de l'Ile-de-France pour une populatinde 1.300.000 d'habitants. C'est le seul département de la région à connaître une croissance de population important et régulière... Il héberge également de nombreux sites classés SEVESO (y compris juste à ses limites la centrale nucléaire de Nogent-sur-Seine) ainsi que le plus grand aéroport français.

Dans ce contexte, le schéma régional de santé qui doit définitivement être arrêté d'ici octobre 2012 aura des conséquences certaines sur l'avenir des structures de santé, notamment en Seine-et-Marne.

Or, l'avenir du secteur public de santé semble très compromis dans la préparation de ce schéma. Ainsi, il nous a été dit que les expérimentations de partenariats "public privé" que vous conduisez sur ce département, notamment à Fontainebleau, Melun, Provins, Lagny-Jossigny, Meaux se traduisent immanquablement par la disparition du secteur public au bénéfice du seul secteur privé à but lucratif, que ce soit dans le secteur de la radiothérapie, de la chirurgie ou de l'imagerie médicale, pour ne prendre que ces trois exemples. Une orientation qui se traduit la plupart du temps par un affaiblissement des hôpitaux (fermeture des urgences chirurgicales de nuit, disparition de lits, annonce du transfert de services entiers au privé...) et qui entraîne une évasion des personnels et la déstructuration des équipes en place.


Comme vous le savez également, la disparition du secteur public va à l'encontre de l'intérêt général et contraint financièremet les ménages.

Alors que d'autres pays de l'Union européenne ont cherché à limiter laplace du secteur privé à but lucratif dans leur système de santé afin d'éviter toute inflation et préserver un égal accès aux soins, la France va à contre courant avec l'accentuation de déficits que cela entraîne en transférant aux cliniques privées les activités les plus rentables, caractérisées par des dépassements d'honoraires très fréquents (85 % du total, et en très forte augmentation pour les praticiens des cliniques alors qu'ils ne concernent que 5 % des praticiens hospitaliers), affaiblissant ainsi financièrement les hôpitaux publics et l'assurance-maladie. Ainsi, selon la FHF, la part réelle des dépenses payées par les ménages passe de 5,4 % à l'hôpital à 15,4 % en clinique.

Les membres de la délégation rencontrée ont tous regretté que ces restucturations aient été engagées dans le département contre l'avis des élus locaux et des personnels des hôpitaux publics, alors qu'ils étaient parfois porteurs d'autres projets, d'autres formes de coopérations inter établissements qui n'ont pas été examinés.

Vous le sasvez, les français vont être amenés à s'exprimer très prochainement, à l'occasion des élections nationales, sur la politique de santé de notre pays et les moyens de la financer. Plusieurs candidats se déclarent opposés à la poursuite de l'application de la loi H.P.S.T. et remettent en cause la T2A.

Compte-tenu des avis très critiques formulés à l'égard des expérimentations conduites par l'ARS Ile-de-France et des très prochaines échéances électorales, il nous paraît très légitime de soutenir la demande de moratoire sur les retructurations d'hôpitaux et d'activités de santé qui vous a été formulée à plusieurs reprises par de nombreux élus, les organisations syndicales et les collectifs de défense de l'hôpital  public de Seine-et-Marne."

Cette lettre est très explicite sur les orientations données, petit à petit il y a un glissement des services publics hospitaliers vers des intérêts privés, ce qui ne saurait être acceptable.

Les urgences revues à la baisse depuis le premier janvier 2012
en Ile-de-france, alors que la population augmente ?

Les citoyens et citoyennes payent des impôts pour quoi ?
Pour engraisser les groupes privés ?
Nous commençons à être exaspérer de toutes ces manoeuvres, d'autant que derrière il y aura encore et encore plus de problèmes pour les hôpitaux, car budgétairement ils auront de plus en plus de difficultés, il faudra alors se résoudre à d'autres mesures drastiques, si ce n'est pas de la manipulation c'est quoi ?

Bien des personnes ne peuvent plus accéder aux soins qui deviennent de plus en plus lourds financièrement pour les plus pauvres, et en Ile-de-france il y a beaucoup de personnes dans ce cas, étonnant que tous les décideurs gardent bonne conscience, étonnant que l'on continue aveuglément des orientations dictées surtout par la mise en concurrence (de plus en plus déloyale (1)) des services publics avec les intérêts privés...


Pour nous il y bien des comptes à réclamer, bien des explications doivent être données, les citoyens et citoyens ne payent pas des impôts pour renflouer les capitaux privés !



1) Ce qui est rentable ne profite pas à l'Hôpital public en vérité, mais bien à des intérêts privés, le moment viendra où il faudra bien trouver les responsables de toutes ces dérives, car c'est une conception du progrès social que nous ne partageons pas.











Archivé 201202241812

Aucun commentaire: