"La Vie Hospitalière"

mardi 15 mai 2012

Infections nosocomiales: La Clinique des sports rejugée


Trois chirurgiens de la Clinique du Sport, condamnés en 2010 à de la prison pour avoir favorisé la propagation dans leur établissement parisien d'une redoutable mycobactérie par négligence des règles sanitaires, sont rejugés à partir de lundi par la cour d'appel de Paris.

Le procès doit durer jusqu'au 6 juin.

Les faits remontent à plus de 20 ans : de janvier 1988 à mai 1993, 58 personnes opérées à la Clinique du Sport avaient contracté la mycobactérie Xenopie qui provoque un mal proche de la tuberculose osseuse. Du fait de leurs symptômes atypiques, la plupart des malades avaient erré de consultations en consultations médicales, n'apprenant l'origine de leur mal qu'en 1997.

Ce scandale, touchant un établissement prisé du gratin des sportifs, avait levé un coin de voile sur les infections nosocomiales. L'affaire avait entraîné un renforcement des normes d'hygiène hospitalière.

La mycobactérie Xenopie, méconnue à l'époque, se trouvait dans le circuit d'eau de la clinique et avait été transmise aux patients via les instruments chirurgicaux. Pour certaines de ces opérations, une partie du matériel était stérilisée à froid. Le rinçage des instruments stérilisés à froid s'effectuait au moyen d'eau filtrée, mais non stérile.

Vingt-deux ans après les premières contaminations de patients, le 17 mars 2010, le tribunal correctionnel de Paris avait condamné trois médecins de l'établissement, jugés coupables de tromperie et blessures involontaires pour avoir négligé les règles sanitaires élémentaires.

L'ancien directeur de la clinique, Pierre Sagnet, avait écopé de quatre ans de prison dont 30 mois avec sursis, le chirurgien Didier Bornert de deux ans de prison dont 18 mois avec sursis et le rhumatologue Patrick Béraud de huit mois de prison avec sursis.

Le tribunal avait ajouté des amendes de 10.000 à 50.000 euros.

Selon le jugement, la responsabilité de l'ex-patron de la clinique allait plus loin : faute d'avoir suffisamment pris au sérieux un premier cas qui lui avait été signalé dès 1989, il avait été condamné pour avoir laissé des dizaines de patients dans l'ignorance du mal qui les rongeait.

Seuls les Dr Sagnet et Bornert avaient fait appel. Mais le Dr Béraud sera tout de même rejugé, des parties civiles ayant fait appel contre lui.


Communiqué AFP 13 mai 2012
© Tous droits réservés

Aucun commentaire: