"La Vie Hospitalière"

mardi 27 novembre 2012

Sécurité des patients: des progrès dans les hôpitaux, mais peuvent mieux faire !


 Les établissements de santé ont globalement progressé dans la qualité et la sécurité des soins qu'ils délivrent aux patients, mais ils peuvent encore mieux faire, ont déclaré lundi au cours d'une conférence de presse des représentants tant des pouvoirs publics que des patients, alors que s'est ouvert la deuxième édition de la semaine consacrée à la sécurité des patients. Les derniers résultats y ont été présentés.

L'évaluation des établissements de santé sur la sécurité des soins se fait depuis 2006. Le but pour le ministère de la Santé était de fournir des informations aux patients alors que les médias diffusaient des classements plus ou moins contestés des hôpitaux.
L'évaluation a commencé par les infections nosocomiales avant de s'élargir à d'autres thématiques, telles que l'évaluation de la douleur ou le dépistage des troubles nutritionnels. Actuellement, il existe 16 indicateurs.

Les dernières données pour 2011, globalement mais également établissement par établissement, viennent d'être rendues publiques sur le site www.platines.sante.gouv.fr. Les établissements ont ensuite l'obligation de les publier en interne dans un délai de deux mois.

Prenons l'exemple d'un patient qui doit se faire opérer au centre hospitalier  de Valenciennes (Nord). Sur la lutte contre les infections nosocomiales, l'établissement de santé a un score absolu de 78 sur 100. Soit trois étoiles, ce qui signifie qu'il se trouve dans la classe A ou B des meilleurs établissements de santé de sa catégorie sur cette question.

Les indicateurs sont calculées à partir de données fournies par les établissements de santé. Au total 10% des déclarations sont contrôlées mais uniquement pour l'instant pour les indicateurs concernant les infections nosocomiales. Le contrôle sera progressivement étendu aux autres indicateurs.

Des progrès mais peuvent mieux faire

"Nous sommes satisfaits de voir qu'il y a une amélioration de tous les indicateurs parfois de plus de 10 points, ce qui montre une appropriation par les professionnels de santé qui s'ouvrent à la démarche qualité", a indiqué le Pr Jean-Luc Harousseau, président du collège de la Haute autorité de santé (HAS).

Cependant, par exemple sur le respect du délai d'envoi des courriers de fin d'hospitalisation dans les huit jours, si la moyenne nationale a progressé dans les établissements de médecine, chirurgie et obstétrique (MCO) pour passer de 40% à 48%, cela signifie que seulement un patient sur deux bénéficie d'un compte-rendu de fin d'hospitalisation ou d'un courrier de sortie envoyé dans les huit jours. Et selon une étude internationale dans 11 pays, la France est "la dernière" en la matière, ajoute-t-il.

Le respect du délai d'envoi des courriers de fin d'hospitalisation est "très important". Cela permet au médecin traitant de savoir rapidement ce qui s'est passé pendant l'hospitalisation et de ré-adresser le patient à l'hôpital en cas de problème dans le cadre d'une bonne organisation du parcours des soins, commente le Pr Harousseau.

"La démarche est formidable. On vient de loin", a indiqué à Sipa Claude Rambaud, la présidente de l'association de lutte contre les infections nosocomiales Le Lien. Mais Le Lien "n'est jamais satisfait et veut toujours plus" surtout lorsqu'on voit les résultats de 50% sur certains indicateurs, a-t-elle ajouté.

Sanction ou incitation?

Interrogé par Sipa sur un éventuel système d'incitation ou de sanction des hôpitaux, le directeur général de l'offre de soins (DGOS) Jean Debeaupuis a indiqué que les pouvoirs publics étaient "plus favorables" à des incitations qu'à des sanctions. Une double incitation a été retenue, sur le niveau d'excellence atteint par les établissements et sur la progression rapide de ceux qui partent de plus bas. Une expérimentation va avoir lieu en 2013 sur 222 établissements volontaires sur un nombre limité d'indicateurs avec à la clé une incitation "modeste ou symbolique d'une quinzaine de millions d'euros". Il est prévu une généralisation du dispositif en 2014 avec une enveloppe "plus substantielle".

Claude Rambaud n'est pas non plus favorable à des sanctions financières pour les hôpitaux les moins bons. Cela n'arrangerait pas les choses si on diminuait leur budget global dont une partie doit servir à la lutte contre les infections nosocomiales par exemple.

En revanche, des sanctions sur les primes des directeurs d'hôpitaux seraient "plus efficaces", a-t-elle estimé.

(Source Sipa)



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