"La Vie Hospitalière"

mardi 29 avril 2014

ACS : un "accord" qui est un dictat menaçant les services publics

Considérer les services publics comme une marchandise, c’est se méprendre sur le concept même de service public. 
L’Accord sur le commerce des services (ACS), dont les négociations se déroulent actuellement dans le plus grand secret et de façon non conforme aux règles de l’Organisation mondiale du commerce, constitue une tentative délibérée de privilégier les bénéfices des entreprises et des pays les plus riches au monde, au détriment de ceux qui sont le plus dans le besoin.



Consulter le rapport spécial de la PSI (1) : l'ACS contre les services publics .
Les services publics ont pour objectif de fournir des services économiques et sociaux essentiels, tels que les soins de santé ou encore l’éducation, et ce, de façon abordable, universelle, et en réponse à un besoin. 
 Si les services publics existent, c’est parce que les marchés ne délivreront pas ces résultats. De plus, les services publics représentent un maillon déterminant pour garantir une concurrence juste en affaires, et une réglementation efficace nous permettra en outre d’éviter les catastrophes environnementales, sociales et économiques, telles que le réchauffement de la planète. Les accords commerciaux promeuvent en toute connaissance de cause la commercialisation, et définissent les biens et les services à la lumière de leur potentiel d’exploitation par les entreprises mondiales, en vue d’engranger des bénéfices. Même les plus fervents partisans des accords commerciaux reconnaissent qu’il y a des gagnants et des perdants dans ce jeu truqué.
...(...)...
Rosa Pavanelli, Secrétaire générale de l'Internationale des Services Publics (PSI) a déclaré : « Cette tentative vise à étendre secrètement les parties les plus nuisibles de cet odieux AGCS, qui avait déjà déclenché une vague de protestations dans le monde entier. L'objectif des services publics n'est pas de permettre aux grandes multinationales d'engranger des bénéfices. Assurer la pérennité des privatisations, même manquées, illustre la folie pure vers laquelle tend l'idéologie de libre marché. »

Pour lire la suite


1)  Étude menée à la demande de l’Internationale des Services Publics (PSI) par Scott Sinclair, Centre canadien de politiques alternatives et Hadrian Mertins-Kirkwood, Institut d’économie politique de la Carleton University.

Notes de "La Vie Hospitalière" (voir la page 11 du rapport de la PSI) :
"...en vertu de l'ACS, tout comme de l'AGCS, le traitement national s'appliquerait aux subventions, ce qui signifie que tout soutien financier apporté aux services publics devrait être soit explicitement exclu, soit également ouvert aux prestataires de services privés poursuivant un but lucratif."

Ceci écrit, et sans faire d'amalgame, Il y a étrangement une orientation dans le gouvernement actuel qui tend à favoriser les prestataires privés et mettre encore un peu plus à mal le service public hospitalier! Tout va dans le même sens, et, la ministre des Affaires sociales...et de la Santé, souhaite faire 10 Milliards d'euros d'économies, encore et encore...et les personnels, les conditions de travail, la qualité des soins etc...sont-ils pris réellement en considération?

Quant à la Fédération Hospitalière de France (FHF) Frédéric Valletoux  (UMP) estime que l'Hôpital public pourrait faire 5 Milliards d'économies...? " la FHF reconnaît toutefois qu'il faut réduire la place de l'hôpital public. Pour ce faire, elle demande que les cliniques assurent des missions de service public, comme les urgences. Quant aux médecins libéraux, ils pourraient assurer une permanence de nuit afin d'éviter que tous les patients n'engorgent les urgences hospitalières après 20 heures. Autant de mesures qui dégageraient un peu plus d'un milliard d'euros d'économies sur cinq ans..." (source lefigaro.fr).
Des paroles, des mesures toujours attentatoires au service public hospitalier en finalité, et,  à l'intérêt même des usagers qui par exemple se verraient se substituer des médecins libéraux la nuit pour assurer la bobologie...mais pour l'usager quand l'on connaît les coûts pratiqués par certains médecins libéraux (le prix minimal étant de 73,5 euros pour une consultation faite entre minuit et 6 heures du matin) il y a de quoi se poser bien des questions quant à la notion de service public.De plus est-ce vraiment réaliser des économies pour la Sécurité Sociale qui doit rembourser à l'usager 70 % de cette consultation...?...sachant que l'Hôpital public a au moins l'avantage d'être moins cher et surtout prêt à tout moment pour faire face dans un temps bref à des cas nécessitant des soins spécifiques.

Quant aux économies à faire ? Elles peuvent se réaliser en s'attaquant aux vrais problèmes, et particulièrement à la dette ( de cette "dette" qui entraîne des restrictions  à tous les niveaux) qui frappe durement notre pays qui doit dans le cadre du traité de Lisbonne (article 123)  et depuis le Traité de Maastricht (article 104) ne plus faire appel à la Banque de France mais à des financiers privés...le résultat est très clair  : nous payons chaque jour 130 millions d'euros d'intérêts à des financiers...c'est du n'importe quoi ! 

Ceci écrit, allons nous insidieusement vers les orientations qui se préparent dans le cadre de  l'ACS...?
La Santé n'est pas une marchandise, qu'on se le dise, haut et fort!


A consulter aussi:

Le rapport du Professeur Markus Krajewski.

Marisol Touraine dévoile les grandes lignes du plan d’économies pour l’assurance-maladie.

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