"La Vie Hospitalière"

mercredi 22 octobre 2014

Les députés ont voté pour la loi de programmation des finances publiques


La loi de programmation des finances publiques pour 2014-2019 a été adopté en première lecture à l'Assemblée nationale. 

Il est prévu de renforcer le pilotage budgétaire des établissements de santé et le suivi de l’évolution des dépenses de personnels hospitaliers… ainsi que de protéger le recours aux partenariats public-privé (PPP) pour les hôpitaux publics (1).

Les députés ont adoptée cette loi avec 263 voix pour et 245 voix contre (majorité absolue fixée à 255 voix).


1) On a vu que les PPP favorisaient surtout les groupes privés prenons pour exemple significatif le Centre hospitalier Sud Francilien (dont M.Valls a été Président du Conseil de surveillance)…

mardi 21 octobre 2014

Promotion de la bientraitance face à la maltraitance…


"La promotion de la bientraitance et son corolaire la prévention de la maltraitance sont des enjeux majeurs pour le système de santé aujourd’hui. "

Elle favorise :

- l’implication des usagers dans leurs soins, dimension centrale de la qualité, de la sécurité des soins ;
- la qualité de vie au travail, en se centrant sur le sens du travail ;
- le développement de la démocratie sanitaire.

La Haute Autorité de Santé (HAS) montre une implication forte sur le sujet depuis plusieurs années. La parution du rapport de l’étude réalisée en 2009 sur la maltraitance ordinaire, par le cabinet Claire Compagnon conseil en a été un premier témoignage. 
La promotion de la bientraitance a depuis été intégrée dans le manuel de la certification V2010.




Lutter contre la maltraitance est un devoir, mais il y a des conditions environnementales qui doivent impérativement être prises en considération, ainsi le manque de personnels dans certains services fait qu'il est difficile de prendre du recul et d'évaluer les prises en charge  des patients en y intégrant du temps pour la communication notamment avec ces derniers, les soins ce n'est pas tout il y a encore bien du chemin à faire dans la pratique pour combler certains vides cruciaux et ainsi pouvoir promouvoir la bientraitance autrement que sur le papier...
Car, ne nous y trompons pas les résultats en la matière peuvent dans la réalité être corrects que si la présence des soignants aux côtés des personnes demanderesses est effective en terme de temps, or, le temps manque et il est inutile de tourner autour du pot, c'est une vérité incontournable, à force de réduire les effectifs il est difficile de ne pas tomber dans...une maltraitance toute relative mais bien significative d'une charge de travail trop grande pour pouvoir faire mieux que le minimum...
"La Vie Hospitalière" pointe de l'index  particulièrement des établissements privés pour personnes dépendantes qui font l'économie de personnels diplômés et compétents, nous avons des exemples et la connaissance de cas de maltraitance extrèmes voire à la limite d'être jugés en cour d'assises...
 
Pour ne pas conclure...

samedi 18 octobre 2014

Rapport ministériel sur l'ARS... comme c'est bizarre...?


Un récent rapport du Ministère, établi par des inspecteurs santé sécurité au travail, relate la situation dans les agences régionales de santé (ARS) notamment.

L'ARS prétend gérer les hôpitaux publics...

Les mécanismes, décrits dans ce rapport, rappellent ceux observés dans un hôpital public.

Ci-dessous un extrait dudit rapport :

… " En ARS : …on a évoqué une véritable maltraitance institutionnelle…Indifférence de la hiérarchie…
Humiliations par rapport aux compétences, non reconnaissance de l’expertise antérieure… Infantilisation et non-respect de l’individu par la hiérarchie très supérieure… Les agents se sentent considérés comme des pions et des idiots… Non exploitation des compétences des agents. Pas de prise en compte des savoir-faire des agents auxquels on impose des méthodes de travail… qu’ils jugent inadaptés, inefficaces…
En ARS : Des agents ont été promus selon le bon vouloir des nouvelles directions, sans tenir compte des règles élémentaires de toute administration. D’autres ont été rétrogradés de façon humiliante et sans explication.
Utilisation peu pertinente des ressources médicales… Les affectations se sont faites de manière cavalière… (Rapport de l’inspection générale des affaires sociales –IGAS – sur la gestion des ressources humaines dans les ARS)…
La culpabilisation… On nous fixe des objectifs totalement déconnectés des réalités sociales et du terrain… On se sent lâché, avec le sentiment que le seul appui de la hiérarchie consiste à nous appuyer la tête sous l’eau…
Climat de méfiance… En ARS… Le dialogue social a été réduit à sa plus simple expression… A coups de mots d’ordre « vous êtes maintenant en ARS et les pratiques doivent changer »…
Les attitudes et décisions néfastes des équipes dirigeantes des ARS… Pratiques managériales destructrices, signalées par les organisations syndicales, les CHSCT des ARS et même certains préfets, sans que le ministère, le SG, la DRH, le CNP, ne s’en émeuvent le moins du monde. Les professionnels sont surtout exaspérés par la façon dont ils sont infantilisés et maltraités, et par l’incompétence managériale qu’ils constatent sur les questions majeures de santé publique.
Perte de sens du travail, travail « empêché »… La primauté donnée aux remontées statistiques… Il arrivera un moment où nous ne pourrons plus travailler, où nous ne pourrons plus rendre aux usagers le service qu’ils sont en droit d’attendre…
Alors que les ARS ont été créées pour permettre une meilleure transversalité dans l’approche des questions de santé en France, elles sont elles-mêmes extrêmement cloisonnées à l’intérieur ! Leur organisation interne est contradictoire avec l’objectif politique de transversalité…"


..."Manque d’appui technique surtout de la part de managers ayant des compétences administratives mais n’ayant pas la formation technique adaptée aux missions qu’ils encadrent.
Ordres et contre-ordres… Critères opaques… Injonctions paradoxales… Arbitraire des décisions… Modification des postes de travail : on transfère des tâches d’un agent à un autre du jour au lendemain, sans formation et sans concertation. Sentiment de subir des décisions sans échange et transparence. Entre les effectifs qui diminuent mais pas le travail, les renforcements à « l’aveuglette » de certains services et comme par hasard pas ceux qui ont cruellement besoin d’aide, les directives insensées où il ne s’agit que de faire du vent. Les changements d’affectation unilatéralement imposés par les directions sans que le personnel concerné n’ait de réelle possibilité de choix…"

Quant à notre hôpital public… En tout cas, on pourrait désormais tenter de mieux comprendre l'absence de réaction face aux nombreuses alertes transmises, et malgré les preuves écrites les mieux établies.


vendredi 17 octobre 2014

EBOLA : Armes, drames et larmes...

165 médecins et personnels de santé cubains sont arrivés en Sierra Leone, et 296 autres médecins et personnels de santé arrivent au Libéria et en Guinée
Les effectifs médicaux cubains sont de loin le plus grand contingent envoyé par un Etat pour combattre l’Ebola, une action humanitaire qui mérite d’être saluée à sa juste valeur, elle est digne et exemplaire rien à avoir avec les 3.000 militaires envoyés par les U.S.A. qui font eux aussi de l’humanitaire à en croire certains médias (sic)…
Quand même, « La Vie Hospitalière » s’interroge sur l’EBOLA qui vient à point nommé…maintenant l’actualité ne fait plus la part belle aux conflits qui font bien plus de morts en Palestine, en Ukraine, en Irak, en Lybie, au Mali etc etc

 Le virus Ebola appartient au genre Ebolavirus de la famille des filovirus comme le virus Marburg.  

Le silence des armes serait pourtant une bonne chose pour l’humanité toute entière.

Quant à l’EBOLA déjà au début du mois de septembre  et… « selon les autorités nigérianes, il n'y a plus de patient d'Ebola en observation mais l'OMS attend 42 jours, soit deux fois la période d'incubation, pour déclarer qu'un pays n'est plus touché par la maladie.
Le Nigeria n'ayant plus signalé de cas depuis le 8 septembre, c'est le 20 octobre seulement que l'OMS sera en mesure de se prononcer ( si aucun nouveau cas apparaît).
L'épidémie qui sévit en Afrique de l'Ouest depuis le début de l'année a touché en juillet le Nigeria, le pays le plus peuplé d'Afrique. Le virus y a infecté 20 personnes, parmi lesquelles huit sont mortes selon l'OMS. »
L’EBOLA semble ne pas être assez puissant pour détruire une partie de l’humanité, dommage pour... les laboratoires qui déjà allaient proposer des « vaccins miracles » ignorant probablement que l’EBOLA a déjà des traitements connus pourtant depuis quarante années (sic)…ceci écrit en passant...
Mais on n'arrête pas le progrès, et, un vaccin expérimental contre l’ Ebola sera bientôt testé, le gouvernement canadien a  donné les premières doses à l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) dont le siège est à Genève (pour rappel).
Ces flacons seront stockés aux Hôpitaux Universitaires de Genève (HUG), en attendant des essais cliniques...rien ne semble presser...

Comme quoi la recherche a encore de l’avenir dans ce monde où le profit semble être le pire des maux...




La mainmise de l’industrie pharmaceutique sur la médecine

Contrairement à ce qu’affirme l’AP-HP, la véritable raison de la fermeture du service de Nicole Delépine n’est pas son départ en retraite. Le service d’oncologie pédiatrique de l’hôpital de Garches a fermé ses portes le 7 août 2014, sur décision de l’AP-HP. Cette décision a fait suite à des années de résistance de sa responsable Nicole Delépine et des parents de ses jeunes patients.

Pour ces derniers, les soins dispensés dans cette unité se distinguaient par leur efficacité réelle. La fermeture du service, la brutalité sans précédent de l’administration pour la réaliser ne peuvent s’expliquer par des raisons liées au service. Il a fonctionné pendant plus de trente ans sans aucune plainte de malades. Ses résultats médicaux étaient excellents, sa réputation internationale solide, il rapportait près d’un million d’euros net par an à l’AP-HP.
La raison invoquée, la retraite de sa responsable, n’est pas crédible. Ce ne serait pas la première fois qu’on profite d’un départ pour éliminer une unité ou récupérer les moyens, mais ce n’est jamais qu’un leurre. Ferme-t-on un hôpital lorsque le directeur prend sa retraite ? Ce service a été fermé parce qu’il fallait « punir » sa responsable et son équipe d’avoir donné l’alerte sur la dérive des essais thérapeutiques et le caractère antidémocratique du plan cancer. Ces dénonciations menacent le business juteux des essais et les profits considérables des big pharma qui en résultent. Cette fermeture s’inscrit dans la tradition des Romains de couper la tête des oiseaux de mauvais augure, et de l’administration française d’écarter les donneurs d’alerte au lieu de les entendre ! Le licenciement d’André Cicolella (1) pour avoir dénoncé les dangers des éthers de glycol fut exemplaire. Notre dénonciation des essais thérapeutiques L’explication de la campagne de diffamation et des tentatives réitérées de fermer le service depuis 1986 nous ont été fournies par l’Association Internationale des Lanceurs d’Alerte (the Whistleblowers International), qui nous a invités lors d’une journée de la recherche européenne consacrée à l’éthique et nous a conseillé : « pour comprendre, cherchez l’argent ». Depuis lors, nous avons pris en compte les enjeux financiers de la recherche en médecine et compris les raisons de l’agressivité et la volonté de nous faire taire. Notre crime est d’avoir publié, dès 1999, que beaucoup d’essais thérapeutiques sponsorisés par les grands laboratoires pharmaceutiques nuisent à un certain nombre de malades inclus, par perte de chances par rapport aux traitements déjà validés dont ils ne bénéficient pas. Les essais sont réalisés essentiellement dans le but d’obtenir l’autorisation de mise sur le marché d’une drogue à prix élevé et/ou d’élargir les indications déjà reconnues. 
Constatations confirmées avec pudeur par l’IGAS (Inspection Générale des Affaires Sociales) en 2003 (2) « Les essais cliniques n’ont pas nécessairement pour finalité de répondre aux besoins concrets des enfants. » « La question d’une éventuelle surmortalité des enfants soumis à des essais cliniques posée par l’association AMETIST et évoquée dans le rapport du professeur Lemaire (3) ne peut donc avoir de réponse claire du fait des lacunes du suivi : on ne peut démentir ni confirmer cette affirmation, et c’est évidemment fâcheux. » Des bénéfices colossaux réinvestis pour développer les ventes.
 Dans les années 1980, le bénéfice net des entreprises du médicament stagnait à 10% du chiffre d’affaires. Depuis, sa stratégie est devenue plus agressive.
Les financiers et les publicitaires ont remplacé chercheurs et médecins à la direction des très grandes entreprises du médicament. Il ne reste que peu de place pour l’éthique médicale ou scientifique ou la notion de malades devenus consommateurs. Dans cette stratégie de conquête de marché, les grands essais thérapeutiques sont essentiels comme caution scientifique, pour obtenir les autorisations de mise sur le marché à un prix élevé et comme vecteurs de publicité pour élargir les indications. La mondialisation et les grandes fusions-acquisitions ont abouti à une concentration considérable : 90% des médicaments sont commercialisés par sept « big pharma ».
Leur chiffre d’affaires annuel mondial s’élevait à plus de mille milliards de dollars en 2012, soit un bénéfice net de 20 à 25%. Le budget global de ces méga-entreprises dépasse la moitié du PIB de la France. De ces mille milliards de dollars, 20% sont dépensé en « recherche et développement », et avant tout en « développement ».
Ainsi, chaque année, 120 à 150 milliards de dollars sont utilisés pour développer les ventes par tous les moyens possibles : réalisations d’essai thérapeutiques géants, publicité sur les malades et les médecins, lobbying sur les médias et les politiques, sponsoring intense des activités de formation postuniversitaire, des congrès, des sociétés savantes et même de la fondation Nobel, entretien de liens d’intérêts avec experts et responsables des ministères et des agences chargées de la sécurité sanitaire, voire corruption directe ou menaces.

 L’intérêt de méga-essais multicentriques.
Les essais payés par les laboratoires leur appartiennent selon la loi en vigueur et malgré toutes les demandes de modification de celle-ci auprès des parlementaires français et européens. Ils les conçoivent, choisissent et rémunèrent promoteurs et investigateurs.
Ils publient les résultats ou les dissimulent s’ils ne sont pas probants. Pourtant, si un médicament améliore considérablement les résultats du traitement d’une maladie grave, il n’est pas besoin de beaucoup de malades pour le démontrer statistiquement. Un essai mono centrique y parvient facilement. Mais un tel essai est également facile à vérifier. Les big pharma privilégient les méga-essais multicentriques dont aucun des participants ne peut évaluer les résultats réels. Si, dans un centre, les résultats sont mauvais, ils suggèrent que l’investigateur local n’a pas de chance ou qu’il suit mal le protocole (4). Ces méga-essais sont très coûteux ; seuls les big pharma peuvent les assumer financièrement, ce qui permet d’éliminer les petits concurrents. Un nombre important de malades inclus impressionne médecins et experts, pas nécessairement compétents en statistiques, qui pensent « plus, est mieux » ! Or, le seul intérêt du grand nombre est d’augmenter la puissance du test et pouvoir mettre en évidence une petite différence, le plus souvent peu utile aux malades. La mainmise de l’industrie pharmaceutique sur les publications médicales Dans les essais de l’industrie, leurs salariés ou ceux de leurs sous-traitants, recueillent les données et les analysent sans contrôle indépendant. Si les résultats ne s’annoncent pas favorables à la promotion du médicament, l’essai est interrompu et caché. S’ils sont neutres ou positifs, ils sont arrangés et mis en forme par les publicitaires pour affirmer l’efficacité du médicament dont les risques sont minimisés ou oubliés. Il ne reste qu’à faire signer l’article par des leaders d’opinion grassement rémunérés et à l’adresser à une revue amie indexée dans le moteur de recherche PubMed. Il sera ensuite présenté comme le summum de la preuve scientifique au journal de 13 heures ou dans les émissions dites médicales des grandes chaînes… La boucle est bouclée.

Tout cela a déjà été explicité et publié dans de nombreux livres, dont celui de Marcia Angell, ex-rédactrice en chef du New england journal of medicine (5), mais trop peu diffusé dans le public, soumis au matraquage des grands médias. La puissance financière colossale de l’industrie pharmaceutique lui permet de contrôler la quasi-totalité des revues médicales, y compris les plus prestigieuses : la publicité qu’elle y expose représente souvent plus de 80% des recettes. En France, seule la revue Prescrire refuse la publicité. Cette mainmise de l’industrie sur les revues médicales facilite la publication des articles vantant les mérites des « innovations » et permet d’éviter ou retarder les publications qui font état de leurs complications ou qui questionnent leur efficacité. Contrôlant les publications des revues, l’industrie façonne à sa guise la base de données sur laquelle se fonde la « médecine des preuves », base des recommandations de diagnostic et de traitement imposées. Elles ne représentent pourtant pas souvent l’état actuel réel de la science mais seulement celui d’une pseudoscience biaisée à trop de niveaux. Directe ou indirecte, la publicité vers les malades La publicité vers les malades utilise télévision, journaux et Internet, directe dans les pays qui l’autorisent (comme les Etats-Unis), dispose de budgets considérables ! Pour imposer le Vioxx (144 000 victimes et plus de 30 000 morts), le laboratoire a dépensé 160 millions de dollars la première année pour des publicités télévisuelles, puis 50 à 100 millions de dollars par an pendant les quatre années suivantes (6) ! Dans les pays (comme la France) où la publicité directe n’est pas autorisée, elle se dissimule derrière des campagnes « d’informations », de « reportage », de « prévention » et ne respecte jamais l’article L4113-13 du Code de la Santé Publique :« Les membres des professions médicales qui ont des liens avec des entreprises et établissements produisant ou exploitant des produits de santé ou des organismes de conseil intervenant sur ces produits sont tenus de les faire connaître au public lorsqu’ils s’expriment lors d’une manifestation publique ou dans la presse écrite ou audiovisuelle sur de tels produits ». La publicité vers les malades utilise aussi des associations de malades crées de toutes pièces ou largement sponsorisées pour faire croire à un médicament miracle, faire pression sur opinion publique et politiques, obtenir sa mise sur le marché immédiatement avant qu’ils aient fait la preuve éventuelle de son efficacité. Liens d’intérêt entre prescripteurs et industrie du médicament L’action sur les prescripteurs est intense et permanente. En France, elle s’élève à plus de 20 000 euros par an et par médecin. La visite médicale permet de tisser des liens de convivialité et de diffuser les « informations médicales » concoctées par les publicistes des laboratoires. Les réunions « d’enseignement » post universitaire, les congrès nationaux et internationaux sont l’occasion de resserrer les liens et de faire bénéficier les médecins amis d’avantages en nature. Le simple fait d’assister et/ou d’intervenir à une réunion d’information d’un laboratoire est parfois même rémunéré par une enveloppe d’argent liquide (1 000 dollars) (7). Les médecins sont abusés par la diffusion des résultats truqués des essais sponsorisés et incités à prescrire les médicaments les plus rentables par des avantages directs et indirects (offre d’ordinateurs, de programme informatiques, de congrès au soleil pour eux et parfois encore leur famille). Tout spécialiste est approché pour devenir « consultant » des laboratoires contre rémunération et trop l’acceptent. Ainsi, 30% des cancérologues danois et 25% des spécialistes australiens travaillent pour les entreprises du médicament et touchent des rémunérations annuelles variant de 5 000 à 50 000 euros (8).
Nous ne disposons pas de chiffres fiables pour la France, toujours opaque, mais les entreprises du médicament sont mondialisées et le marché français est un des grands marchés solvables grâce à la sécurité sociale. Tout porte à croire qu’il en va de même dans notre beau pays. Les médecins leaders d’opinion sont particulièrement bien traités. Leurs conférences sont souvent payées de 3 000 à 8 000 euros (9) le record mondial connu étant celui d’un cardiologue américain avec 100 000 dollars (10). Incitation financière pour inclure des patients dans les essais Les essais représentent la base indispensable au marketing moderne. En France, les médecins susceptibles d’inclure des malades dans les essais peuvent recevoir entre 3 000 et 7 000 euros par malade inclus. Aux Etats-Unis, l’inclusion d’un seul malade peut rapporter 42 000 dollars au médecin recruteur ! (11) Les promoteurs d’essai bénéficient d’une attention toute particulière : certains touchent plus de 500 000 euros par an. Cela ne choque d’ailleurs pas les décideurs. Un des « médiateurs » de la direction de l’APHP répondit à un membre de l’association Amétist qui refusait la confusion des genres entre médecin et chercheur et la perte de l’objectivité nécessaire : « Il est normal que les médecins touchent de l’argent pour entrer le malade dans un essai ». Dans ce cas, le malade et, en amont, les membres des comités de protection des personnes qui valident l’aspect « éthique » des essais devraient au minimum en être informés.
 L’histoire de la mafia italienne prouve que la toute puissance n’est obtenue que lorsqu’on contrôle l’appareil d’Etat susceptible de vous réguler. L’argent facile des big pharma inonde les experts des agences gouvernementales censés assurer la sécurité sanitaire, les politiques qui œuvrent dans le domaine de la santé et les fonctionnaires influents du ministère. Les entreprises du médicament savent protéger leurs amis et conserver leur anonymat. En 2013, elles ont rédigé, avec la ministre, les arrêtés d’application de la loi Bertrand, votée le 29 décembre 2011, lui ôtant toute efficacité et sens.
Les décrets sous le ministère Touraine excluent les conventions commerciales de toute déclaration – qui peuvent s’élever à plusieurs centaines de milliers d’euros – alors qu’elles créent pourtant des liens d’intérêt les plus susceptibles d’influencer avis et décisions. Le secret des affaires prime sur la sécurité sanitaire !

Pour rendre la transparence plus fictive, ils ont empêché jusqu’ici la tenue d’un registre national unique des liens d’intérêt déclarés et interdit les moteurs de recherche destinés à les retrouver. Bref, médecin ou biologiste, vous déclarerez un déjeuner offert de trente euros, mais absolument pas la convention commerciale que vous aurez signé qui vous rapportera 30 000 euros annuels qui tombent dans la loi sur le commerce. Magique !
Des institutions de la médecine soumises aux conflits d’intérêt Les liens d’intérêt sont devenus tellement étroits que le ministère et les agences sanitaires qui en dépendent de fait, font passer l’intérêt de l’industrie avant la protection de la population et que la publicité en médecine est maintenant tolérée, voire épaulée, par le ministère (exemples des spots « d’information » du vaccin Gardasil, des campagnes d’octobre rose, des médicaments contre l’impuissance, contre la dégénérescence maculaire…).
 Les experts grassement rétribués de la Haute Autorité de Santé ou l’Institut National du Cancer édictent le dogme : les recommandations parfois très éloignées de l’état actuel de la science comme l’ont prouvé la thèse de Delarue (12) et le jugement du Conseil d’Etat (13).
 L’inquisition (Agences Régionales de Santé) impose l’application aux médecins et établissements de santé qui perdront leur accréditation s’ils ne se plient pas aux ukases. Limiter le cumul des fonctions médicales « Une refondation en profondeur du système de contrôle du médicament doit être mise en œuvre au milieu de l’année, de façon à resserrer les mailles du filet de notre système de pharmacovigilance et de renforcer l’indépendance, la transparence et l’impartialité des décisions, comme aussi d’améliorer la formation continue des médecins, en sachant qu’il faudra pour cela des moyens supplémentaires. » disait Nicolas Sarkozy lors de ses vœux aux personnels de Santé (20 janvier 2011). Vœu pieux… Il ne faut pas de moyens supplémentaires mais une volonté politique de fer et une éthique inébranlable.
Pour cela, commencer par supprimer la police de la médecine, ARS, et autres agences type Institut National du Cancer, laisser au médecin le choix des traitements, interdire toute rémunération pour inclure un patient dans un essai, interdire le paiement d’un professeur pour un cours sur un médicament et les avantages liés (voyages, hôtel, etc.), interdire le cumul temporel des fonctions concurrentes (professeur de faculté enseignant, expert de laboratoire rémunéré sous quelque forme que ce soit , expert auprès des tribunaux, ce qui rendra du temps à ces professeurs pour les patients).

Un patient reçoit une molécule innovante fabriquée par un laboratoire. Accident, il porte plainte. L’expert judiciaire déclaré « compétent » sera invariablement un membre du cercle fermé de ces médecins à multiples casquettes, professeur, enseignant, leader d’opinion (fabriqué par le laboratoire dont il est l’expert), expert judiciaire, plus quelques autres fonctions annexes comme député ou sénateur… Comme en politique, la démocratie aurait tout à gagner à ne pas autoriser la pratique de ces fonctions multiples dans les mêmes périodes et à laisser un délai de plusieurs années entre la fonction d’expert judiciaire et de consultant rémunéré d’un labo ou d’expert dans une agence sanitaire… Ces mesures ne demandent pas d’argent mais de la volonté politique.
 C’est encore plus difficile à trouver.
L’unité de Garches pour le libre choix des patients La caractéristique de l’unité de Garches est de proposer des soins adaptés à chaque patient. En plus des essais thérapeutiques, elle offre l’information et le choix sur des traitements éprouvés. C’est là le vrai sujet de discorde : le refus d’un monopole de traitement que la « police de la médecine » voudrait voir appliqué universellement, au bénéfice de l’industrie pharmaceutique.

 Professeur Gérard DELÉPINE 
 Chirurgien cancérologue 
diplômé de statistiques appliqués à la médecine. 


 Notes :
 (1) Travaillant sur les effets des éthers de glycol sur la santé, il organisa pour le 16 avril 1994, un colloque international. Une semaine avant sa tenue, son contrat de travail fut rompu pour « faute grave ».
En 2000, après six années de procédure, la Cour de cassation le rétablit dans ses droits, reconnaissant le caractère abusif de son licenciement. Elle reconnaît pour la première fois la nécessité de «l’indépendance due aux chercheurs », l’employeur devant « exercer son pouvoir hiérarchique dans le respect des responsabilités » qui leur sont confiées.
(2) Rapport IGAS N°2003 126 d’octobre 2003
 (3) Lemaire F., La protection des personnes qui se prêtent à la recherche médicale : de la Loi Huriet à la Directive européenne, rapport au ministre de la Santé, 2002
(4) C’est exactement ce qu’on nous a dit lorsque nous avons pointé les mauvais résultats de l’essai EORTC (Organisation Européenne de Recherche et Traitement du Cancer), sur l’essai ostéosarcome auquel nous participions. Cet essai menaçait de ne guérir, d’après nos malades inclus sur deux années, que 40% des patients (cela se vérifiera à long terme sur les milliers de malades tout de même inclus par l’organisation) alors que les traitements américains en guérissaient plus de 80%. Dès fin 1984, nous avons opté pour ces traitements efficaces et publié ces résultats dans le « Bulletin du cancer » en 1986 et dans les congrès internationaux. Nous sommes alors devenus, sans le vouloir et sans le savoir alors, « les moutons noirs » de la cancérologie dite « moderne » ! Nous n’avons que très progressivement compris les raisons de fond.
 (5) La Vérité sur les compagnies pharmaceutiques : comment elles nous trompent et comment les contrecarrer, Ed. Le mieux- être, 2005
 (6) Chapitre « Vioxx » in La face cachée des médicaments, Nicole Delépine, 2011, Michalon, page 107
 (7) P.C. Gotzsche, Deadly Medicines an Organized Crimes – how big pharma has corrupted healthcare, Radcliffe Ed., 2014
(8) Boseley S., « Junket Time in Munich for the medical profession and it is all on the drugs firms », The Gardian, 5 octobre 2004
 (9) Booseley S., « Scandal of scientists who take money for paper ghost written by drug companies », The Gardian, 7 février 2002
(10) Kassirer J.P., « On the take How medicine’s complicity with big business can endanger your health »,Oxford University Press, 2005
 (11) Recruiting Human Subjects pressures in industry – sponsored clinical research Departement of Health and Human Services, Office of Inspector General, June 2000
 (12) « Les Recommandations pour la Pratique Clinique élaborées par les autorités sanitaires françaises sont-elles sous influence industrielle ? », A propos de trois classes thérapeutiques. Thèse de soutenance 2011, Poitiers, texte intégral en pdf disponible. Les noms des professeurs et médecins concernés ont été surlignés en noir pour que la thèse soit acceptée par la faculté.
 (13) Annulation par le Conseil d’Etat de la recommandation de la Haute Autorité de Santé (HAS) sur le traitement médicamenteux de diabète de type 2 en avril 2011, « une avancée décisive dans la gestion des conflits d’intérêt en santé », comme le dit le Formindep dans son éditorial.

mardi 14 octobre 2014

Manifestation des praticiens hospitaliers le 14 octobre


Demain, toutes les intersyndicales de praticiens hospitaliers ne feront pas grève comme elles l'avaient prévu pour ce 14 octobre. En effet, Suite à leur entretien avec la ministre des Affaires Sociales de la Santé et des Droits de la Femme, le 9 octobre, des intersyndicales ont levé leur préavis de grève.
Toutefois le Syndicat National des Praticiens Hospitaliers Anesthésistes Réanimateurs (SNPHAR-élargi) et son intersyndicale, Avenir Hospitalier, maintiennent la grève prévue demain, le communiqué ci-dessous en explique les raisons :

« Le SNPHAR-élargi et son Intersyndicale Avenir Hospitalier maintiennent leur préavis de grève de 24 heures pour les soins urgents et non-urgents pour le 14 octobre pour l’ensemble des praticiens hospitaliers de toutes spécialités. Les patients seront informés et leur sécurité sera toujours préservée par des personnels assignés.
A la suite de la réunion du 9 octobre dernier avec la ministre de la Santé, quatre des cinq intersyndicales de praticiens hospitaliers ont levé leur préavis de grève. 
Elles invoquent des avancées sur la gouvernance dans la future Loi de santé et la mise en place prochaine d’une mission parlementaire sur l’attractivité des carrières médicales hospitalières. Nous en prenons acte mais l’absence de précision sur ces promesses nous oblige à nous faire encore entendre. Pourquoi ?
Il faut que le ministère de la Santé arrête de multiplier les rapports contenant des propositions à étudier par des sous-commissions… sans jamais voir mises en place des améliorations visibles pour les praticiens pour les recruter. 
La négociation doit commencer avec les syndicats de PH !
Ainsi, depuis une quinzaine d’années, les praticiens connaissent une dégradation constante de leurs conditions d’exercice à l’hôpital et une désorganisation de leur vie professionnelle impactant fortement les recrutements de praticiens nécessaires à la pérennité du Service Public. Depuis deux ans et demi, rien n’a encore concrètement changé sur le terrain et l’application de l’arrêté du 8 Novembre 2013 qui devait permettre d’encadrer réellement le temps de travail des praticiens se fait attendre partout.
Pendant ce temps, les jeunes continuent de fuir… A ce stade, le SNPHARe exige des gestes significatifs du gouvernement en faveur de l’hôpital public et de ses acteurs médicaux. Il demande que la pénibilité liée à la permanence des soins par les praticiens hospitaliers soit reconnue et que des mesures soient prises pour l’attractivité des carrières médicales hospitalières pour le 1er janvier 2015.
Nous avons des propositions. Les organisations hospitalières publiques ne doivent pas reposer sur le recours – aujourd’hui contraint - à des praticiens remplaçants et itinérants, recrutés par des officines privées qui profitent d’une vacance de postes organisée, allant parfois dans certaines spécialités jusqu’à 50 ou 75 % de l’effectif nécessaire dans certains sites. 6000 médecins itinérants pour un montant estimé à 500 M d’€ / an pour boucher les trous et sans traçage de leur parcours : est-ce vraiment cela, l’avenir de l’Hôpital Public en France ? Pour toutes ces raisons qui impactent tant la qualité de vie au travail de tous les personnels hospitaliers que la qualité des soins et la motivation des équipes, les praticiens hospitaliers et les plus jeunes, appelés à leur succéder à la fin de leurs études, doivent adresser un signal fort aux pouvoirs publics le 14 octobre 2014. »

dimanche 12 octobre 2014

La FGAF a organisé un Colloque européen sur les conditions de travail des fonctionnaires


Organisé à l'Assemblée nationale par la Fédération Générale Autonome des Fonctionnaires (FGAF) le 23  septembre 2014 ce Colloque avait pour thème principal : « Les conditions de travail en France des fonctionnaires et des agents publics. »

QUELLE APPROCHE? QUELS ENJEUX? QUELS DÉFIS?

Il prolonge le travail d’analyse et de proposition du second Livre Blanc de la FGAF : le seul à avoir été réalisé sur les « conditions de travail des fonctionnaires et des agents publics ».


Après l'allocution de bien venue prononcée par François Portzer, Secrétaire général de la FGAF, les travaux ont été ouverts par un député (M. Poisson) vice-président de la commission des lois à l’Assemblée nationale.



vendredi 10 octobre 2014

Journée nationale d’actions le 16 octobre contre la loi Santé, le Pacte de responsabilité, et, pour la défense du budget de la santé publique et de la Sécurité sociale…


Dans le cadre d'une journée d'actions 
des syndicats ont appelée à une manifestation nationale
 devant le Ministère de la Santé.

L’accès aux soins pour tous est un droit, or, de plus en plus de personnes ne peuvent plus se soigner correctement, car la Santé est devenue de plus en plus un moyen pour certains de se faire de l’argent sur le dos des malades ! (ainsi les soins, les médicaments, etc, sont de plus en plus chers, ce ne sont pas, notamment,   les actionnaires des grands laboratoires qui s'en plaindront...).

C’est une honte ! Et, pourtant nous payons toujours plus d’impôts ? Il est vrai que l’argent public sert à engraisser bien des profiteurs du système mis en place pour favoriser une sorte de mafia qui s’accapare, aux dépends de tous, les  richesses de notre pays, le patrimoine public fond comme neige au soleil il est donc  temps de s’interroger sur les rôles exacts des hommes politiques qui profitent eux aussi des fonds publics et sont de plus en plus montré de l’index,  quant aux  émoluments des « hauts fonctionnaires », des pensions et indemnités énormes qu’ils touchent, il est temps là aussi de s’interroger, c’est de notre argent qu’il s’agit !

Ainsi, avec le traité transatlantique qui se profile de la manière la plus insidieuse possible l’hôpital public va se retrouver devant une menace qui pourrait lui être fatale, mais il est vrai que nos maux viennent plus des Etats-Unis (AGCS, TISA…) que de l’Afrique (EBOLA), c’est un autre débat mais ô combien important…
Ceci écrit, le 16 octobre s'annonce animé au niveau de l'actualité sociale.
Les hospitaliers ne sont pas du reste et dans les régions éloignées des rassemblements seront organisés devant les hôpitaux, ainsi l’intersyndicale du CHU de Tours se mobilisera  tout autant contre le plan d’économie  de la  direction qui prévoit la fermeture de 34 lits et la suppression d'une trentaine de postes soignants dans les prochains mois.
Dans d’autres régions les hospitaliers dénonceront de manière plus générale la loi Santé, le Pacte de responsabilité et les atteintes au budget de la Santé Publique et de la Sécurité Sociale qui favorise de moins en moins les intérêts des citoyens et citoyennes…
La politique actuelle tend à réduire les lits des hôpitaux publics sous divers prétextes afin de  privilégier des intérêts privés au sein même des structures hospitalières publiques (exemple :  radiothérapie privée à 100 % à l’hôpital de Marne-la-Vallée entraînant une perte potentielle de patients qui sont dirigés vers des lits privés…)…tout est entrepris pour faire en sorte que les établissements publics aient de plus en plus de difficultés financières, rendant ainsi plus facile certaines mesures visant à réduire les lits d’hospitalisations et par voie de conséquences les effectifs.

Les hospitaliers ne s’en laisseront pas compter, que ce soit  au CHU de  Tours, à l'hôpital de Lannion-Trestel ,  à celui de Douarnenez (où tout semble se centraliser vers Quimper (1)…), ou ailleurs les hospitaliers, les usagers,  en ont ras le bol de cette politique de M…. qui ne profite en fait qu’à une minorité d’individus de plus en plus méprisables, la crise elle a bon dos…

Qu’on se le dise haut et fort !



1) Un exemple des orientations menées contre les petits  hôpitaux de proximité : la chirurgie a été dirigée vers l’hôpital de Quimper,  ne laissant que la chirurgie ambulatoire ce qui entraine un manque à gagner pour l'hôpital de Lannion-Trestel.

Pour « La Vie Hospitalière » il y a le risque que la chirurgie ambulatoire se privatise petit à petit, un peu comme l’hospitalisation à domicile qui dans certains hôpitaux est gérée par une association dont les personnels dépendent d’une convention collective…ce type d’association va même jusqu’à rechercher des bénévoles ?…pour avancer, on avance, mais droit dans le mur.







Voir plus au sujet de l’EBOLA

(Les textes et vidéo engagent que leurs auteurs, "La Vie Hospitalière" ne rapportant sur ce sujet que des informations complémentaires qui doivent permettre aux lecteurs d'approfondir les questions soulevées., et, ainsi d'avoir une idée  plus objective en toute connaissance de cause)

 

 

 




mercredi 8 octobre 2014

L'hôpital de Coulommiers bientôt sous la tutelle de l'ARS ?


        
Un article publié dans un journal régional ce jour laisse entendre d'éventuelles fermetures de lits au Centre hospitalier de Coulommiers (CHC), et, cerise sur le gâteau: la probable mise sous tutelle par l'Agence Régionale de Santé (ARS) du CHC !..

C'est du n'importe quoi !
Nous avions diffusé un communiqué,  en mars 2012, sur  ce blog concernant des menaces possibles sur l'intégrité de notre centre hospitalier nous n'avons pas changé de position car si il y a une nouvelle atteinte au nombre de lits du CHC, effectivement :
  "...si c'est une éventualité elle est dénuée de toute conscience concernant la nécessité pour notre région d'avoir un établissement permettant une offre de soins à la hauteur des besoins de la population..."(1)
Les columériens et columériennes se doivent d'avoir un établissement capable d'assurer les soins dans les meilleures conditions possibles.

En son temps Monsieur Riester (Député-Maire de la ville de Coulommiers) n'avait-il pas dit : "l'hôpital a de l'avenir"...
            
 Il faut arrêter de privilégier au niveau de la commune des établissements privés (2), des structures pseudo-privées...il faut redonner au CHC sa grandeur et non restreindre ses moyens avec les conséquences que l'on connaît, le service public hospitalier a de l'avenir mais encore faut-il ne pas lui retirer ses acquis, ses atouts, ses moyens (pour nous effectivement le Centre hospitalier a un avenir certain, surtout quand l’on considère que les soins dans les cliniques privées sont plus onéreux à comparer à l’hôpital public qui dispense tout autant des soins de qualité)…en souhaitant dans le temps qu'il n'ait pas l'avenir de la Fondation Abel-Leblanc qui n'est plus que l'ombre d'elle même...(3)

Pour en venir au déficit du Centre hospitalier de Coulommiers qui est de 1,7 millions d'euros, à l'heure actuelle, et, compte tenu notamment de la tarification à l'activité (T2A) très peu d'hôpitaux ont des bilans positifs, mais il faut aussi mettre en cause les rapports entretenus vis à vis des médecins  du Centre hospitalier de Coulommiers par  la Directrice commune du Groupe hospitalier (GHEF) qui est aujourd'hui aux commandes du CHU de  Nîmes...et qui se sont terminés par les démissions de deux médecins-chefs...ces démissions ont entraînées une perte pour notre établissement, (non seulement de deux médecins très attachés au service public hospitalier ) mais aussi une perte que l'on peut aujourd'hui estimer  effectivement par une baisse significative de l'activité, et,  ceci était prévisible...
Mais, pour revenir à ce déficit, à lui seul il ne peut amener l'ARS à mettre sous tutelle le Centre hospitalier de Coulommiers !
D'autant que les autres centres hospitaliers du GHEF (Jossigny et Meaux) ont trois fois plus de déficits et que mis à part le Centre hospitalier de Meaux qui est "sous surveillance de l'ARS" pour un déficit approchant 5 millions d'euros, il n'y a pas pour autant de mise sous tutelle et cedit déficit n'est pas en partie étranger aux emprunts toxiques offerts par DEXIA...

Alors, nous aimerions plus de claivoyance concernant l'avenir du Centre hospitalier de Coulommiers compte tenu de certains propos alarmistes.
Nous continuons, toutefois,  à penser, à juste titre, que le Centre hospitalier de Coulommiers est un établissement performant et bien placé géographiquement (4) pour faire face aux besoins  d'une population en constante augmentation.

Communiqué du Syndicat Autonome Santé du Centre hospitalier de Coulommiers 
(SAS)

En octobre 2013 le Syndicat SSRC-SAS du Centre hospitalier de Coulommiers dénonçait la fermeture de lits de médecine.

  
2) On a vu la commune acheter pour 93.000 euros un terrain appartenant à l'hôpital pour que soit construit au seul bénéfice de la Fondation des Caisses d'Epargne et de la Solidarité un établissement pour personnes dépendantes...là le CHC a perdu 30 lits et la fermeture de sa maison de retraite a été une réalité...paradoxalement la Fondation Abel Leblanc  a fait l'objet d'une sorte de désuétude...le temps viendra pourtant où il faudra des éclaircissements sur ces orientations qui utilisent en plus des fonds publics pour des intérêts plus mercantiles que liés à l'intérêt général...

3) Au risque de remettre en cause le legs qu'avait fait Abel Leblanc à la ville de Coulommiers, les  dernières volontés d'Abel Leblanc semblent avoir été oubliées particulièrement en ce qui concerne la pérénité de la Fondation Abel Leblanc (à suivre…).

4) Il suffit de regarder une carte pour voir que son emplacement  fait du Centre hospitalier de Coulommiers un établissement  privilégié qui répond aux besoins d'une population à majorité rurale (en constante augmentation), le Centre hospitalier de Provins est distant de 50 kilomètres ...celui de Château-Thierry est quant à lui de 45 kilomètres...(pour exemples)...ce sont des hôpitaux de proximité indispensables qui se doivent d'avoir des moyens en conséquences.

vendredi 3 octobre 2014

Manifestations des personnels au Centre hospitalier du Centre-Bretagne

Plus de 500 agents hospitaliers du Centre hospitalier du Centre-Bretagne (CHCB), à Noyal-Pontivy (1) se sont mis en grève, le mardi 23 septembre afin de manifester contre les suppressions d'emplois, les salaires gelés, et, les heures supplémentaires non payées...

Le CHCB qui a ouvert en 2012 accuse un déficit de 3,4 millions d'euros, et a dû signer avec l' Agence régionale de santé (ARS) un contrat de retour à l'équilibre.

Parmi les pistes évoquées qui provoquent la colère du personnel : le non-renouvellement des contrats à durée déterminée et le non-remplacement de 47 départs en retraite sur les 1.700 agents du CHCB.

Les syndicats demandent l'arrêt de ce contrat de retour à l'équilibre et un nouveau plan de financement.La direction a fait des promesses (2)  qui apparaissent insuffisantes pour les représentants des personnels (CFDT et CGT) qui ont appelé à un rassemblement des personnels et de la population devant l'Hôtel de Ville et la Préfecture de Pontivy, le 8 octobre.

Pour "La Vie Hospitalière" comme toujours ce sont les personnels qui font les frais de ces mesures drastiques, les décisions ne prennent même pas en considération le fait que  la qualité même des soins dispensés auprès des usagers est altérée suite au manque de personnels pour assurer correctement les tâches, nous avons affaire plus à des orientations  dictées par la marchandisation de la santé que par le respect du service public hospitalier qui demande des moyens réels et non feints.

À quoi servent les impôts que nous payons si les services publics ne sont même plus assurés comme ils se doivent?

Que font les représentants politiques?

Comment se fait-il que la situation des hôpitaux public devient de plus en plus déficitaire?

Est-ce voulu?

La question est posée...

(A suivre)


1)  Qui regroupe les hôpitaux de Pontivy et Loudéac  (Morbihan).

2) La direction a  proposé, le mardi 23 septembre, de titulariser une vingtaine d'agents en CDD et de financer jusqu'à la fin de l'année les remplacements des arrêts maladie...

Plan cancer 2014... : rien de nouveau


Depuis 2005, les plans cancer successifs suppriment le droit des malades à choisir leur traitement. Description du cancer de la cancérologie.
Le 4 février, François Hollande a présenté le plan cancer 2014-2019. En dehors des envolées lyriques et des sommes fabuleuses dépensées (1,9 milliard d'euros pour le plan 2009-2013, 1,5 pour le plan 2014 – de l'argent qui ne sert pas à soigner mais à faire de la communication), penchons-nous sur les conséquences de ces plans qui se succèdent sans rien changer au sort des malades.

Le 22 février 2005, une circulaire met en place le Plan cancer du gouvernement Chirac, reprenant le schéma élaboré sous Jospin en 1999-2000. Que dit cette circulaire fondatrice ?

Des « recommandations » dictées par les lobbies

Le président de la République désigne le président de l'Institut National du Cancer (INCa) qui choisit ses collaborateurs. Puis, l'INCa met en place, pour chaque type de cancer, des recommandations nationales en coordination avec les programmes européens, les sociétés savantes, la Fédération nationale des Centres de lutte contre le cancer et les fédérations d'oncologues. Le choix des « recommandations » passe évidemment par des experts choisis représentant le plus souvent les intérêts des lobbies qui se transforment en « leaders d'opinion ».

Où est ici la démonstration de la meilleure compétence ? Et même si, par hasard, ces personnes étaient les plus brillantes, c'est le principe du totalitarisme en cancérologie qui est gravissime. 
C'est la volonté explicitée dans le texte d'acculturation et de déconstruction de la culture médicale et de ses modes de pensée.

L'intérêt de la recherche supérieur à celui du patient

Les recommandations nationales sont déclinées en référentiels régionaux. Puis, « au niveau local, les établissements de santé et les réseaux de cancérologie implantés au niveau du territoire » sont tenus d'appliquer les traitements choisis dans les hautes sphères. Ces recommandations sont imposées à tout médecin prenant en charge le patient cancéreux : oncologue, radiothérapeute, chirurgien, médecin de ville, etc.

Les « recommandations » répondent à des critères de médecine collective où l'intérêt de la recherche prime sur celui du patient en violation du code de Nuremberg et de la convention d'Helsinki. Le malade est « normalisé ». Le médecin est-il encore médecin à part entière s'il n'a plus pouvoir de choix, en accord avec son malade, du meilleur traitement ? Absolument plus et il exerce en violation du code de déontologie qui lui impose son « indépendance ».

L'essentiel : la procédure

A tous les niveaux, tout est « formalisé » (le mot revient à chaque paragraphe). Dès l'entrée dans le parcours de soins, avant tout début de traitement, les « acteurs » doivent se coordonner en une première « réunion de concertation pluridisciplinaire » (RCP). Ces réunions sont tenues « au moins tous les 15 jours », peu importe le temps, parfois court, de doublement de la tumeur ou l'angoisse du malade en attente d'une décision ? L'essentiel, c'est la procédure, un bon parcours de soins dont le contenu est connu à l'avance puisqu'obligatoirement conforme aux recommandations de l'INCa.

C'est seulement après cette RCP que le malade a droit à la « consultation d'annonce » du diagnostic. Le médecin choisi par le malade n'est alors plus qu'un infime rouage dans cette RCP : il ne peut décider du traitement si les autres membres de la réunion en décident autrement. Ainsi, même si un chirurgien décide d'opérer le malade de sa tumeur, celui-ci ne l'est pas si le radiologue et l'oncologue ne sont pas de cet avis. Ceci n'est pas un cauchemar théorique, cela se voit déjà tous les jours dans les réseaux normés (sinon ils n'ont pas le droit de prendre en charge des cancers).

Plus de choix pour le patient

A ce stade de l'annonce, le patient doit donner son accord sur l'orientation et les modalités du traitement, c'est ce qui est appelé « participation aux décisions le concernant ». En réalité, quel choix le patient a-t-il puisque son médecin lui-même n'en a plus ? En cas de désaccord, il ne peut avoir recours qu'à un deuxième avis « fictif » puisque le nouveau médecin consulté ne peut que se référer aux mêmes recommandations.

En fait, et c'est extrêmement grave, le patient conformément à la loi, donne son accord sur les traitements qui entreront dans le cadre de l'ALD – affection de longue durée, donnant droit à un remboursement de 100% de la Sécurité sociale – étant bien entendu que tous les autres soins ne seront pas remboursés. Qu'en est-t-il, par exemple, des prothèses sophistiquées de bassin ou des prothèses de croissance qui permettent d'éviter l'amputation de jeunes malades présentant un ostéosarcome qui ne sont pas dans les référentiels ?

Le patient à la merci du réseau imposé

Lors de la consultation d'annonce du cancer, le patient se voit proposer, comme un grand progrès, un « programme personnalisé de soins décrivant un parcours individualisé » (PPS). Cela consiste à lui préciser le traitement qui a été décidé pour lui ainsi que les coordonnées du médecin et de l'équipe « référente » imposés (en lieu et place du médecin initialement choisi par le patient) et les associations avec lesquelles il peut prendre contact. Tout est fléché. Le patient est prisonnier d'un système dont il ne peut pas prendre l'initiative et qu'il ne peut pas quitter. Il est à la merci du réseau imposé.

Les établissements et structures de soins à domicile associés à la prise en charge du patient sont tenus d'« appliquer ou assurer le suivi des traitements prévus dans le programme personnalisé de soins (PPS) ». Il n'y a aucune adaptation possible par le médecin de proximité ou de famille qui aura signé avec le médecin conseil un accord : seuls les soins des référentiels seront pris en charge à 100%.

Les centres anticancéreux et les CHU, qui offrent aux patients une relative diversité de soins à niveau de compétence égale, doivent « formaliser leurs complémentarités, partager leurs moyens, mettre en cohérence leurs stratégies médicales et établir à terme un projet médical commun ». Les réseaux sont soumis aux procédures de « labellisation » : « Lorsque plusieurs réseaux régionaux préexistent, l'ARH (aujourd'hui ARS) et l'UR CAM (Union Régionale des Caisses d'Assurance Maladie) engageront leur mise en cohérence et en convergence », à terme leur fusion. Ce qui fut dit fut fait : un seul chef, un seul réseau. Ainsi les réseaux spécialisés ont été avalés par les réseaux généraux tenus par les chimiothérapeutes.

Les soins vérouillés par la bureaucratie

Comment imposer en pratique un tel verrouillage bureaucratique ? Très simplement : par le biais des autorisations données par les ARS. Depuis des années, les autorisations régissent l'installation des appareils de résonance magnétique et maintenant des PET scanners. 
Le volet cancérologie des SROS 3 (schémas régionaux d'organisation sanitaire) a institué pour les établissements de soins la procédure d'autorisation spécifique pour les activités de soins « traitement du cancer ». Les critères d'autorisation sont définis par l'INCa.
Et aussi par le non-remboursement au malade des soins qui n'entreraient pas dans les recommandations.

La cancérologie devient une et indivisible, sans possibilité de penser ou de traiter autrement : le règne de la pensée unique dans une discipline non achevée et mouvante !
Cette organisation bureaucratique a prévu des évaluations à tous niveaux. Mais elles ne concernent que les procédures. Les malades sont-ils bien enregistrés, les réunions se tiennent-elles ? A quel intervalle ? Les malades reçoivent ils leur PPS avec les adresses, et la fameuse « fonction de point de contact et d'information » ?
En revanche, pas d'évaluation des résultats sur le cancer et la qualité de vie des malades, jamais d'évocation du nombre de malades guéris, de statistiques de mortalité, du nombre de rechutes etc.

Le prix de cette technostructure du cancer

Pour chaque sous-chapitre, des millions déversés rendent sages tous ceux qui espèrent profiter de la « manne » du plan cancer bienvenue en ces temps de disette hospitalière. A titre d'exemple 18,20 millions d'euros ont été attribués « pour permettre aux patients de bénéficier de meilleures conditions d'annonce du diagnostic » dans le plan cancer 2003-2007. Une somme colossale là où c'est l'humanité, le bon sens, la compassion du médecin et de son équipe qui comptent et cela ne s'évalue pas en euros.

Sur la facture également, 57,01 millions d'euros pour « identifier les centres de coordination en cancérologie dans chaque établissement traitant des patients atteints de cancer », cher le diagnostic ! Enfin, 25,70 millions pour mettre en place « les conditions d'une coordination systématique des acteurs de soins » : en or et en marbre la bureaucratie !

Le prix de revient du plan cancer 2009-2013 a été évalué initialement à 1,9 milliard d'euros pour la gestion, soins non compris – ils seront remboursés par ailleurs par la Sécurité sociale. A quelle somme finale aura-t-il abouti ? Impossible de savoir. Le plan suivant prévoit 1,5 milliard d'euros pour des publicités télévisées contre le tabagisme.


Nouveau plan cancer : même combat

Et le nouveau plan cancer ? Il ressemble étrangement aux précédents, oublie les patients, les enfants et les vrais chantiers à entreprendre : l'environnement, les pesticides, les perturbateurs endocriniens, les radiofréquences, l'alimentation, etc. C'est cela la prévention, non des campagnes de publicité ruineuses qui ne changeront rien, non la promotion honteuse de vaccination contre le cancer du col dangereuse et inefficace qui vient d'être interdit au Japon.

Ainsi sont remis en cause de grands principes de la médecine d'Hippocrate et du code de déontologie, du choix du patient, du secret médical. Au prétexte d'équité des soins en cancérologie, est élaboré un système autocratique probablement unique au monde où le traitement des cancers, le choix de la chimiothérapie et l'indication respective du rôle de la chirurgie et de la radiothérapie sont bloqués dans un circuit unique et obligatoire avec des itinéraires de soins formalisés.

Il n'est plus question de choisir un autre « protocole de soins » que celui décrété par le réseau, le plus souvent un essai thérapeutique. Le président a dit souhaiter en doubler le nombre dans les cinq ans ! Dans l'intérêt de qui ? Pas question non plus d'organiser des réseaux indépendants, ils n'auraient pas l'accréditation s'ils ne faisaient pas allégeance aux « bonnes pratiques » décidées en haut.

Pour quels résultats ?

La circulaire de 2005 a été renforcée par les décrets de 2007. La loi HPST (Hôpital, Patients, Santé et Territoires) a fini de mettre en place une bureaucratie que les médecins nomment entre eux stalinienne, autocrate, destructrice, autoritaire et tous les adjectifs synonymes de cette dictature visant à convaincre le peuple qu'on allait le soigner mieux et de façon plus égale.

En 1985, on guérissait 55% des cancers de l'adulte et 85 % des cancers de l'enfant. Qu'en est-il aujourd'hui ? On ne le saura bien sûr que dans quelques années, mais on peut craindre que l'abandon des traitements qui marchaient ne fasse chuter le nombre des malades guéris.

Nicole Delépine
Médecin oncologue



jeudi 2 octobre 2014

L'avenir des petits hôpitaux...l'heure des comptes...

La Cour des comptes a publié un rapport sur l'Avenir des hôpitaux de proximité, "La Vie Hospitalière" publie ce dernier afin de le porter à la réflexion des usagers et des personnels des hôpitaux publics...
Nous y reviendrons...















Les orientations vont pratiquement toutes dans le même sens (locales, régionales, nationales...) avec un risque de fermer des lits (1) sous le prétexte de  privilégier les soins à domicile, dits soins qui pourraient même être dispensés hors de tout statut public...(des exemples existent)...


La responsabilité de certains hommes politiques est énorme, et il est tout autant temps de s'interroger sur leurs responsablités dans le marasme actuel, dans lequel, pour comble,  certains savent tirer profits...

1) Encore un peu plus, alors que la population augmente et que les besoins sont de plus en plus importants.