"La Vie Hospitalière"

samedi 18 octobre 2014

Rapport ministériel sur l'ARS... comme c'est bizarre...?


Un récent rapport du Ministère, établi par des inspecteurs santé sécurité au travail, relate la situation dans les agences régionales de santé (ARS) notamment.

L'ARS prétend gérer les hôpitaux publics...

Les mécanismes, décrits dans ce rapport, rappellent ceux observés dans un hôpital public.

Ci-dessous un extrait dudit rapport :

… " En ARS : …on a évoqué une véritable maltraitance institutionnelle…Indifférence de la hiérarchie…
Humiliations par rapport aux compétences, non reconnaissance de l’expertise antérieure… Infantilisation et non-respect de l’individu par la hiérarchie très supérieure… Les agents se sentent considérés comme des pions et des idiots… Non exploitation des compétences des agents. Pas de prise en compte des savoir-faire des agents auxquels on impose des méthodes de travail… qu’ils jugent inadaptés, inefficaces…
En ARS : Des agents ont été promus selon le bon vouloir des nouvelles directions, sans tenir compte des règles élémentaires de toute administration. D’autres ont été rétrogradés de façon humiliante et sans explication.
Utilisation peu pertinente des ressources médicales… Les affectations se sont faites de manière cavalière… (Rapport de l’inspection générale des affaires sociales –IGAS – sur la gestion des ressources humaines dans les ARS)…
La culpabilisation… On nous fixe des objectifs totalement déconnectés des réalités sociales et du terrain… On se sent lâché, avec le sentiment que le seul appui de la hiérarchie consiste à nous appuyer la tête sous l’eau…
Climat de méfiance… En ARS… Le dialogue social a été réduit à sa plus simple expression… A coups de mots d’ordre « vous êtes maintenant en ARS et les pratiques doivent changer »…
Les attitudes et décisions néfastes des équipes dirigeantes des ARS… Pratiques managériales destructrices, signalées par les organisations syndicales, les CHSCT des ARS et même certains préfets, sans que le ministère, le SG, la DRH, le CNP, ne s’en émeuvent le moins du monde. Les professionnels sont surtout exaspérés par la façon dont ils sont infantilisés et maltraités, et par l’incompétence managériale qu’ils constatent sur les questions majeures de santé publique.
Perte de sens du travail, travail « empêché »… La primauté donnée aux remontées statistiques… Il arrivera un moment où nous ne pourrons plus travailler, où nous ne pourrons plus rendre aux usagers le service qu’ils sont en droit d’attendre…
Alors que les ARS ont été créées pour permettre une meilleure transversalité dans l’approche des questions de santé en France, elles sont elles-mêmes extrêmement cloisonnées à l’intérieur ! Leur organisation interne est contradictoire avec l’objectif politique de transversalité…"


..."Manque d’appui technique surtout de la part de managers ayant des compétences administratives mais n’ayant pas la formation technique adaptée aux missions qu’ils encadrent.
Ordres et contre-ordres… Critères opaques… Injonctions paradoxales… Arbitraire des décisions… Modification des postes de travail : on transfère des tâches d’un agent à un autre du jour au lendemain, sans formation et sans concertation. Sentiment de subir des décisions sans échange et transparence. Entre les effectifs qui diminuent mais pas le travail, les renforcements à « l’aveuglette » de certains services et comme par hasard pas ceux qui ont cruellement besoin d’aide, les directives insensées où il ne s’agit que de faire du vent. Les changements d’affectation unilatéralement imposés par les directions sans que le personnel concerné n’ait de réelle possibilité de choix…"

Quant à notre hôpital public… En tout cas, on pourrait désormais tenter de mieux comprendre l'absence de réaction face aux nombreuses alertes transmises, et malgré les preuves écrites les mieux établies.


Aucun commentaire: