"La Vie Hospitalière"

vendredi 8 décembre 2017

Lettre ouverte à la ministre de la Santé


Lettre ouverte à la ministre de la Santé

Madame la ministre,
L’Ordre National Infirmier n’a jamais été une demande motivée de la profession.
Aujourd’hui Le service de recouvrement IJCOF, au service de l’ordre national infirmier, intensifie et inonde de relances intimidantes les professionnel(le)s qui ne demandent qu’à assurer leurs missions auprès de la population. 
Serait-ce pour combler le déficit d’un ordre infirmier qui, depuis plus de 11 ans, ne répond pas aux aspirations de la profession ?
Pour rappel, cette instance privée, avec des missions de service public, a été élue par moins de 14% des infirmier(e)s en France, du public, du privé et du libéral !!! C’est dire si cette structure est contestée par la profession.
A ce jour, seulement 225.000 / 600.000 infirmier(e)s sont inscrites à l’ordre infirmier. Et de quelle manière ? Pour la plupart sous la contrainte de directions des soins et encadrements éloignés de l’exercice professionnel des infirmier(e)s.
Cette instance n’est pas une demande des professionnels. Ils réclament la reconnaissance de leur qualification, avec un salaire à la hauteur de leurs missions et de leurs responsabilités, une évolution de leur formation initiale, de meilleures conditions de travail pour une meilleure qualité des soins.
La profession continue à refuser de s’inscrire parce qu’elle ne veut pas d’une instance disciplinaire supplémentaire et qu’elle refuse de payer pour travailler.
D’ailleurs, de nombreux députés voire ministres (Mesdames BACHELOT et TOURAINE) ne s’y sont pas trompés en proposant des projets de loi dans la continuité de celui du député Yves BUR en 2010, celui de Madame Touraine, avant qu’elle ne soit ministre de la santé, en mai 2011, et du député Jean-Marie LE GUEN en novembre 2012. Ils souhaitaient rendre facultatif l’adhésion à un ordre professionnel paramédical. Sans oublier la mission de la députée Madame Le HOUEROU qui a déposé un amendement en ce sens pendant la discussion de la loi de modernisation de notre système de santé.
Il n’est pas admissible et juridiquement contestable de faire porter le financement d’une mission de service public sur les seul(e)s professionnel(le)s. 
La seule obligation que vous devez exiger de ces professionnel(le)s, c’est qu’elles et ils aient le Diplôme d’Etat infirmier et que celui-ci soit enregistré au fichier ADELI, auprès de vos services.
Nous revendiquons le libre choix d’adhérer, conformément aux principes démocratiques et aux droits constitutionnels. 
Nous demandons que seul l’Etat contrôle l’accès à notre profession et sa régulation. 
Nous revendiquons l’abrogation de l’Ordre et la réattribution des personnels et des missions dans les services du Ministère de la santé.
L’Intersyndicale CFDT, CFTC, CGT, FO, SNICS-FSU, SUD santé sociaux, UNSA santé sociaux, majoritaire dans les établissements de santé et dans les établissements de l’Education nationale, souhaite vous entretenir rapidement sur ce sujet qui conduit la profession au sentiment d’incompréhension devant cette situation qui dure depuis 11 ans.
Veuillez recevoir, Madame la Ministre, nos salutations respectueuses.
L’Intersyndicale
CFDT Santé Sociaux, CFTC Santé Sociaux, CGT Santé Action Sociale, FO Santé, Snics-FSU, SUD Santé Sociaux, UNSA Santé Sociaux.

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